Robbie Burns : Witch Hunter
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Robbie Burns : Witch Hunter

rbwh-1Il n’y a pas qu’à Salem qu’on chasse la sorcière. L’Écosse, terre de légendes et de monstres du Loch, a elle-aussi subie une invasion. Fort heureusement, des hommes et des femmes se sont dressés face aux suppôts du Mal et les ont combattus à grands coups d’épées, de sortilèges et… de poèmes !

Parlons avant tout du héros de ce volume : Robert Burns. Loin d’être un personnage fictif, il s’agit d’un poète du 18ème siècle. Considéré comme un poète-paysan, ses écrits, dans la mouvance du romantisme, ont souvent revisité les chansons populaires écossaises. Vous trouverez une biographie assez détaillée et certains de ses poèmes à la fin de l’ouvrage.

Mais revenons à nos moutons et parcourons ce Robbie Burns : Witch Hunter.

rbwh-2Robbie, agriculteur et poète bravache et fanfaron n’a que deux passions : la poésie et les jupons féminins. Ah ! Et l’alcool aussi, pour l’aider dans les deux activités précitées. À la recherche de l’inspiration en plein forêt, il tombe sur un convent de sorcières et deux chasseurs prêts à passer à l’attaque. Plein de subtilité et en toute discrétion [sic!], il met en péril l’opération et se retrouve poursuivi par la sorcière en chef qui lui appose sa marque. Le verdict est clair : il est foutu ! Mais le chasseur le plus âgé, Alloway, a vu une étincelle en lui. Il va alors entreprendre de le former à la chasse aux sorcières.

Le fait pour les scénaristes, Gordon Rennie et Emma Beeby, d’utiliser un personnage réel, qui plus est un artiste, pour en faire le héros de leur comic donne une touche d’originalité certaine à ce titre. Ce n’est pas tous les jours qu’un poète s’en va dégommer de la sorcière ! Pour le reste, la relation de Robbie avec Alloway reste dans le schéma maître/apprenti, tout comme la relation, convenue, avec Meg, prétexte à une attirance réciproque qui ne se concrétisera que dans la “chasse”.

rbwh-4Autre bonne idée, le “super-pouvoir” de Robbie, puisant la force et l’inspiration dans ses propres créations poétiques pour éradiquer les sorcières, démons et autres goules. Indubitablement, un trait de génie, pouvant d’ailleurs se justifier dans certains des écrits de Burns. Le vrai, pas celui du comic.

La partie la plus intéressante de ce volume est le trait de Tiernen Trevallion, qui assure également la mise en couleurs. Son utilisation du noir et des ombrages tout comme le caractère haché de son design des personnages sont une ode à Mike Mignola, sans toutefois tomber dans la copie. Avec son propre style, il donne une véritable identité visuelle à cette série, particulièrement dans son utilisation des couleurs. Il manie aussi bien une ambiance sombre, lorsque le Mal est sur les pages, qu’une ambiance plus légère dans un contexte normal. Je suis curieux de voir son travail sur d’autres séries et thématiques.

rbwh-5Alors, Robbie Burns : Witch Hunter, coup de génie ou F.B.I [fausse bonne idée] ? Ni l’un ni l’autre et un peu des deux. Je pense que le fait d’utiliser un personnage ayant existé permet d’ancrer la série dans une époque et un contexte déterminés, ce qui a toujours plus de poids, scénaristiquement parlant. La déception proviendrait plutôt du personnage utilisé qui, s’il n’en est pas moins attachant, ne représente pas pour le lecteur lambda une figure historique incontournable. Néanmoins, le volume se lit bien et assez rapidement. Les bonus sont nombreux et permettent d’éclairer le lecteur sur la vie et l’œuvre du héros, et présentent également des croquis préparatoires du dessinateur.

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