Le Signe
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Le Signe

Je vous avais dit que je vous reparlerais de la collection Flesh & Bones de chez Glénat. Eh bien voilà, nous y sommes. Et aujourd’hui on va s’intéresser à un des titres de la première vague de la collection : Le Signe.

Alex Morsen est un écrivain à succès. Enfin, un écrivain qui a connu un seul succès il y a longtemps et qui depuis vivote en surfant sur sa gloire passée. Entre sa femme et ses enfants, il vit finalement la vie pépère de toute personne travaillant à domicile. Sauf que son domicile, c’est un appartement dans une tour et que sa voisine du dessus passe ses journées à jouer du piano, le déconcentrant et l’empêchant d’écrire LE nouveau chef d’œuvre qui relancera sa carrière. Lors d’un séjour dans la maison de campagne de ses parents, Alex va tomber sur un livre de sorts et apprendre qu’il existe un signe qui, si on le fait dans le dos d’une personne, terrassera celle-ci dans les 48 heures. Est-ce là la solution pour que cesse enfin ce tapage pianologique? Et quelles en seront les conséquences?

On est, une fois de plus, en plein pur “Z”. Philippe Thirault nous livre l’histoire de la descente aux enfers d’un homme qui va finalement accomplir un geste qu’il pense sans conséquences. La description de la dégringolade, humaine et sociale autant qu’artistique, d’une presque-star de l’écriture, ma fait penser au rôle de Michael Douglas dans Chute Libre, plus particulièrement dans la seconde partie. Entre sorcellerie et chronique sociale, ce sont deux univers qui s’entrechoquent et proposent une incursion lente du fantastique dans le réel, un peu à la manière d’un Yurei Eiga. Et le pire, c’est qu’on peut comprendre l’énervement du héros : qui n’a jamais été gonflé par ses voisins hyper bruyants au point de vouloir leur mort? [S’il n’y a que moi, je dois peut-être avoir besoin de l’aide d’un professionnel].

Comme d’habitude, les planches sont en noir et blanc et sont assurées, sur ce volume, par Manuel Garcia. Par forcément moche, mais pas splendide non plus, son trait ramène aux grandes heures des récits horrifiques de chez Warren, publiés en France par Aredit/Artima, dans les petits formats de mon enfance chers à mon cœur [ce qui pourrait expliquer mes tendances à vouloir trucider mes voisins]. Très encrés et tout en clair-obscur, ses dessins instillent une ambiance lourde, presque claustrophobique, et même malsaine. Du coup, on en viendrait presque à sursauter lors de certains passages.

Collant à la ligne éditoriale de la collection, ce titre est, une fois de plus, en parfaite cohérence avec ce qu’on peut en attendre. Si vous cherchez une histoire originale et aux rebondissements inattendus, passez votre tour. De toute façon, ce n’est pas le but de la collection. Par contre, si vous avez biberonné aux Vendredi 13 et autres Massacre à la Tronçonneuse, et que vous aimez les récits d’horreurs pas forcément originaux, mais efficaces, ce titre est fait pour vous.

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