La Malédiction de Rowans
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La Malédiction de Rowans

Les comics d’horreur sont, somme toute, assez rares. Avec sa couverture directement inspirée d’Amityville, La Malédiction de Rowans assurera-t-il la relève ?

Katie a décidé de changer d’air pour les vacances. Elle échange donc son trente-sept mètres carrés aux États-Unis contre une immense maison en Angleterre. Rien que ça, on se dit que ça sent l’entourloupe. Une fois sur place, la maison est bien à l’écart, dans un petit bled paumé où le seul point de ralliement semble être le pub du coin. Tout irait bien si Katie ne commençait pas à voir un fantôme à la gorge tranchée apparaître derrière elle dans le miroir de la salle de bains. Dotée de menus pouvoirs médiumniques, elle va entreprendre des recherches pour déterrer le passé et découvrir les secrets du Domaine de Rowans.

Ce volume nous propose une histoire à mi-chemin entre l’horreur et le policier. L’héroïne pourrait très bien être une Jessica Jones ou un Constantine. Bon, plutôt un Constantine au féminin. Mais en  moins cynique. On a l’impression que Mike Carey a d’ailleurs puisé son inspiration dans Hellblazer autant que dans Amityville, pour nous raconter cette histoire de maison hantée, lieu de drames sanglants. L’histoire se fait à un rythme assez lent, en harmonie avec l’idée que l’on peut se faire de la campagne Anglaise. Si cette lenteur est destinée à faire monter l’effroi, il faut bien reconnaître que c’est… raté. Le frisson que l’on peut ressentir sur d’autres séries ne prend pas sur ce titre. Même si les deux premières parties laissent penser qu’on va aller vers un crescendo dans la peur, ce n’est pas le cas. On se retrouve donc à lire les aventures policières/amoureuses de Katie, un peu comme un roman du Club des Cinq.

Côté dessin, c’est un peu la même impression qu’au scénario : ça pourrait donner lieu à une envolée graphique, mais ça retombe un peu à plat. Avec un découpage généralement classique, bien que parfois plus dynamique sur certaines séquences, Mike Perkins nous propose un comic qui suit le rythme, lent, du scénario. Son trait paraît un peu négligé, presque brouillon. Pourtant, lors des premières et dernières pages, là où l’action est la plus intense, il réussit à nous livrer des planches prenantes, servies par un encrage appuyé, réussissant à installer l’ambiance qu’on attendait sur ce titre.

C’est le coloriste, Andy Troy, qui rehausse la qualité des dessins de Perkins. Son travail est tout bonnement époustouflant et fait vraiment vivre le récit, allant même jusqu’à gommer certaines imperfections morphologiques dans le dessin.

Présenté en avant-première lors du FCBD, La Malédiction de Rowans promettait beaucoup, mais n’arrive pas complètement à relever le défi. Un peu comme le remake de Amityville, finalement. Si le récit se suit sans difficultés, il ne soulève pas non plus l’enthousiasme. Malgré tout, le volume est sauvé par quelques bonnes trouvailles, auxquelles on ne s’attendait pas forcément.

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