Kiss X Death
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Kiss X Death

Apprenons en chroniquant.

Shonen : catégorie de manga destinée aux adolescents mâles, encourageant le développement de valeurs positives. Pour ce faire, le héros auquel pourra facilement s’identifier le lecteur, traverse des épreuves qu’il devra surmonter par le biais de talents insoupçonnés. Il s’agit d’un genre de mangas principalement orienté vers l’action.

Kiss X Death fait partie de cette catégorie de mangas. Allons donc voir si ce titre nous apprend comment « mettre la langue ».

Cinq prisonniers extraterrestres ont échappé à la vigilance de leur geôlier, qui devait les « lier » à des créatures terrestres inférieures, pour sceller leur bannissement. Ces cinq criminels se sont liés à la place à cinq jeunes filles, au physique peu avantageux et loin d’être populaires. Le geôlier, Z, a été laissé pour mort.

Deux ans plus tard, après avoir survécu en se liant à un plante, Z réussit finalement à intégrer le corps d’un lycéen, Shingo Tozu. De leur côté, les cinq jeunes filles moches sont devenues cinq splendides lycéennes aux résultats scolaires ahurissants. Shingo va devoir alors accomplir la mission de Z en récupérant les cinq criminels. Chacune des créatures extraterrestres s’étant liée à son hôte au niveau de la langue, seul un baiser permettra de l’en retirer. Malheureusement, Shingo souffre d’une phobie atroce des filles. Pour lui, ce sera un baiser ou la mort.

Si le thème de la symbiose avec un alien est assez commun, Guyver en tête, Yasuhiro Kanô nous en propose une variante assez amusante avec ces petits êtres prenant leurs quartiers sur la langue de leurs hôtes. Il a d’ailleurs pensé à tous les détails, même celui du camouflage pour la visite chez le dentiste. Ensuite, on fait connaissance avec des protagonistes, à la base vilains comme des poux et impopulaires au possible, qui se retrouvent, shonen oblige, transformés en canons de beauté à la réussite scolaire exemplaire. Dommage, ça aurait été sympa de voir évoluer des héros et vilains aux attributs éloignés des poncifs habituels. Ceci mis à part, on assiste à la mission dévolue à cet être symbiotique qui, même s’il dispose de capacités phénoménales, va devoir surmonter sa plus grosse phobie : les filles !

Comment ne pas y voir une allégorie sur les doutes pouvant assaillir les ados lorsque la puberté fait des siennes ? Tout comme la difficulté, à cet age, de bien comprendre les interactions entre les deux sexes ? Le premier baiser ayant son importance, le fait de devoir introduire sa langue dans la bouche de son adversaire pour que les bestioles alien se bastonnent, galvaude cette étape importante et devient un ressort dramatique récurent de ces volumes. En poussant le paroxysme à sa limite, Kanô fait même donner son premier baiser à Shingo à… un autre garçon. En faisant cela, il désacralise l’acte pour le reste de la série, rendant plus acceptables les « extractions » futures. En vainquant sa propre peur pour aider son prochain à se débarrasser des symbiotes alien, Shingo/Z se positionnera en héros, et pas en simple pervers. L’auteur a pensé à tout, je vous dis !

Les dessins, toujours par Kanô, sont de bonne facture et ne tombent pas dans la caricature. Les planches sont énergiques et le découpage rend l’action fluide, même s’il y a un léger abus des lignes de fuite sur les actions rapides. C’est aux scènes de « nu » [oui, il y a quand même un peu de filles à poil] que l’artiste apporte le plus grand soin, avec un changement de style qui fait tache, même s’il est graphiquement très réussi. En effet, il met ainsi l’accent sur des planches pas forcément indispensables, au détriment du reste de l’action. Certainement encore une réminiscence de l’effet shonen.

Avec un premier Tome mettant en place l’action et un second où le statu quo évolue à la fin, les aventures de Shingo/Z se laissent lire avec plaisir. Sans révolutionner le genre, ce manga est un bon moment de détente, à apprécier tel quel.

Le Tome 3 est déjà disponible et le Tome 4 aussi depuis le 20 septembre 2017.

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