Interview Bruno Bessadi
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Interview Bruno Bessadi

Vendredi 17 avril, c’est à la librairie BDNet Nation à Paris que j’ai eu l’occasion d’assister à la séance de dédicace de Bruno Bessadi à l’occasion de la sortie du tome 3 de Bad Ass : Who’s The Boss ? Le temps d’un dessin, entre deux cookies (faits maison ! Bravo au pâtissier) et un bonbon, Bruno Bessadi a bien voulu se prêter au jeu de l’interview pour Chroniques Comics.

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Cyriake : Bad Ass est-il un French Comics, c’est-à-dire avec tous les ingrédients propres à la culture pop que l’on retrouve dans les comics US, ou un comics à la française ?

Bruno Bessadi : C’est plutôt un comics à la française, avec une sensibilité propre.

Cyriake : Vous avez toujours cité Strange comme influence. Était-il inévitable pour vous de faire du comics ?

Bruno Bessadi : Inévitable, oui et non, mais c’est vrai que j’ai toujours voulu faire du comics. En 1995, lorsque je suis allé pour la première fois à Angoulême, les éditeurs m’ont un petit peu refoulé par ce que mon dossier était un petit peu trop comics. C’est un truc qui m’a toujours beaucoup plu, et ils [les éditeurs] m’ont reproché de ne pas faire beaucoup de décors. Mais c’est peut-être aussi ce qui me plaisait dans les comics, qu’il n’y ait pas trop de décors. Donc oui, le comics m’a toujours attiré, et je suis vraiment content d’être le dessinateur de Bad Ass, par ce que, sans aucune prétention, je me trouve légitime en tant que dessinateur sur cette série. J’aurais été déçu que quelqu’un d’autre le fasse, ayant baigné dans le comics depuis longtemps.

Cyriake : Justement, quelle est la différence principale entre vos précédents travaux sur des BD classiques et votre travail sur Bad  ass ?

Bruno Bessadi : La principale différence, au niveau des pages, tient dans le nombre de cases. Dans le comics on tourne autour de cinq-six cases, alors que sur Zorn et Dirna, j’étais à onze à peu près. Les autres différences résident dans la pagination, et le rythme. Dans le comics on peut se permettre de faire des pages complètes, des splash-pages, et ce genre de choses, sinon, c’est, en soi, le même travail.

Cyriake : Ça veut dire qu’il y a plus de libertés dans le comics que dans le Franco-Belge ?

Bruno Bessadi : C’est surtout la pagination qui y est pour beaucoup. Lorsqu’on a quatre-vingt-onze pages on peut se permettre un peu plus de fantaisie. Mais je prends du plaisir à faire l’un autant que l’autre.

Cyriake : Le premier Bad-Ass a un côté parodique, où vous avez l’air de vous être fait plaisir à dessiner Black Snake comme étant le pendant de Batman. Est-ce le cas ?

Bruno Bessadi : Carrément. Mais ce n’est pas vraiment une parodie, c’est plus un hommage. Pour tout le côté “vengeance” il faudrait poser la question à Herik Hanna, le scénariste [rires]. En ce qui me concerne, je suis plus Marvel que D.C, et chez D.C, je préfère Superman à Batman. Du coup, j’ai aimé dessiner Black Snake et ce qui lui arrive.

Cyriake : Le second avait un fond plus sérieux et plus gore, non ?

Bruno Bessadi : Je pense que c’est par rapport au thème, vu que ça se passe dans un milieu carcéral et psychiatrique, ce qui le rend un peu plus sérieux. Pour moi, il n’y a pas vraiment de différence marquée.

Cyriake : Comment qualifieriez-vous ce tome trois ?

Bruno Bessadi : Le tome 3, c’est le début de l’histoire. Herik l’avait prévu depuis le début : les tomes un et deux, c’est la présentation des personnages, le tome trois, c’est le début de l’histoire et le tome quatre va la conclure.

Cyriake : Travaillez-vous déjà sur le Tome quatre ? The Very Bad Team si je ne me trompe pas.

Bruno Bessadi : Absolument. Le titre est je pense un jeu de mots avec le film Very Bad Trip.

Cyriake : Bad ass a été publié aux USA chez Dynamite. Quels retours avez vous eu ?

Bruno Bessadi : Aucun. Dynamite préfère communiquer avec l’éditeur Français, pas avec les auteurs. Ça ne s’est pas non plus super bien passé dans le sens où il y a eu certains problèmes de budget. Mais ils ont bien aimé la série et voulaient racheter les droits de Dead End. Ils étaient très intéressés par le personnage. L’ordre du jour serait de trouver un autre éditeur, par ce que Dynamite n’a pas encore montré d’intérêt pour la suite. Ils ont en fait tellement aimé le personnage de Dead End, que le fait qu’il soit moins présent dans le tome deux les a freinés.

Cyriake : Envisageriez-vous de travailler sur des comics US ? On ne vous a rien proposé ? Ou avez-vous refusé ? [rires]

Bruno Bessadi : Non, rien pour l’instant, je n’ai pas eu le luxe de refuser. Mais je ne désespère pas de faire un petit dossier, car ce serait quelque chose qui me ferait marrer. Même si les conditions de travail imposent une autre façon de travailler.

Cyriake : Et quel serait le personnage sur lequel vous aimeriez travailler ?

Bruno Bessadi : Ce serait vraiment Hulk. Sinon il y a une série chez Marvel que j’avais bien aimé appelée Marvel Apes, une mini-série en quatre numéros où les personnages Marvel étaient représentés en gorilles, avec des couvertures d’Arthur Adams. Ça me ferait bien rire de faire ça.

Cyriake : Hulk est donc votre personnage préféré et la série sur laquelle vous aimeriez travailler ?

Bruno Bessadi : Oui. Après, tout dépend du scénariste, mais, sans être méchant, les comics on les aime plus pour les dessins que pour les scenarii.

Cyriake : Travaillant pour le même éditeur que Thierry Mornet une collaboration avec lui est-elle envisageable ? Que ce soit chez Delcourt ou sur le Garde Républicain (ou autre) ?

Bruno Bessadi : Mais ça s’est déjà fait. J’ai fait une illustration pour le garde Républicain. Ma première expérience comics a également eu lieu à l’initiative de Thierry Mornet pour Tales of Tellos. Thierry est une personne que j’aime beaucoup donc, toute collaboration avec lui est envisageable. Je précise juste que Bad Ass est dans la collection Comics Fabric, supervisée par David Chauvel.

Cyriake : Seriez-vous tenté par l’écriture d’un scénario ?

Bruno Bessadi : Ça m’intéresse mais je ne sais pas si je me lancerai un jour. J’aime bien l’idée de dire que si c’est pas bien, ce n’est pas de ma faute mais de celle du scénariste [rires]. Pourquoi pas, mais ce n’est pas à l’ordre du jour.

Cyriake : Quel est le comics qui vous a le plus marqué ?

Bruno Bessadi : Killing Joke. Je viens de réserver l’édition noir et blanc qui vient de sortir. C’est une B.D que j’ai en cinq ou six éditions différentes. Je l’ai même en J’ai Lu poche. Le découpage de cette édition est horrible.

Cyriake : Voudriez-vous nous faire partager votre coup de cœur B.D du moment ?

Bruno Bessadi : Disons All-New Captain America dessiné par Stuart Immonen. Qu’on aime pour ses dessins…

 

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