Centaur Chronicles
4 mins read

Centaur Chronicles

Après vous avoir parlé de l’Histoire des Super-Héros et avoir également interviewé Jean-Michel Ferragatti, nous allons aujourd’hui vous parler de la dernière de ses productions : Centaur Chronicles.

Qui a tué Jarl-Gem35, The Magician from Mars ? C’est cet événement qui va faire sortir de leur retraite forcée les héros de Centaur Chronicles. Que ce soit Amazing Man ou The Masked Marvel, ils vont “décrocher leur cape” et réunir leur communauté. Entre les flash-backs dans les années 40, l’histoire située de nos jours et des retours en arrière vers les années 50, c’est sur plusieurs niveaux que nous découvrons, ou redécouvrons, les protagonistes.

Pas facile de résumer ce premier Tome qui introduit les personnages et l’histoire. Jean-Michel Ferragatti prend son temps pour construire son histoire, non seulement dans sa structure narrative, mais également dans son lien avec les épisodes issus des archives de Centaur Publications. La chronographie du scénario ne suit pas un ordre linéaire, mais réussit à intégrer divers éléments dispersés sur trois périodes temporelles différentes, pour en tirer un récit cohérent. L’utilisation des épisodes “classiques” permet enfin de présenter les personnages, et leurs auteurs, en donnant au volume un petit côté Strange Spécial Origines, pas déplaisant du tout.

L’autre tour de force de l’auteur est d’avoir intégré à son récit de fiction des éléments réels, et d’avoir réussi à faire interagir le tout. De Wertham à Roosevelt, les personnages existant, peu ou pas modifiés, prennent une part active à la fiction tout en donnant une explication possible à la fin de Centaur Publications et de ses héros.

Le livre, issu du financement participatif, aurait pu être imprimé sur un matériel peu coûteux et peu flatteur. Et c’est tout le contraire ! Couverture rigide, papier glacé ultra épais et finition soignée, c’est un véritable objet de collection qui nous est proposé. De quoi rassurer tous les contributeurs. Le seul petit bémol viendrait des nombreuses fautes d’orthographe qui pourraient gêner la lecture, sans toutefois être un frein à l’appréciation du Tome. L’auteur l’a promis, ce ne sera plus le cas dans le volume suivant !

Au dessin, ce sont de grands noms qui œuvrent sur les épisodes “classiques”, Bill Everett en tête. Si, effectivement, le graphisme accuse son âge, c’est une occasion de découvrir ces planches, étant une partie du patrimoine et de l’Histoire des comics.

Les aventures “modernes” sont, elles, l’œuvre de Marti (Patrice Martinez, dessinateur également de Hoplitéa). Et ses planches sont tout bonnement superbes. Son trait est vif, dynamique, et il réussit à sublimer les personnages tout en se les appropriant. Sa mise en page est attractive et permet de faire le lien entre les trois parties chronologiques abordées. De plus, le procédé narratif rend cohérent les passages entre les différentes périodes.

Impossible également de ne pas vous parler du troisième larron de ce petit groupe, à savoir Reedman. En charge de la colorisation des planches de Marti, on reconnaît bien sa patte sur ce comic. De plus, il a également procédé à la restauration des planches anciennes, leur redonnant une seconde vie. On se rend ainsi compte de l’importance du travail du coloriste sur ce genre de projet.

Beau projet que ce Centaur Chronicles. Entre préservation du patrimoine et résurrection de personnages (presque) oubliés, il se place vraiment à part dans le paysage de French comics. Pour un coup d’essai, Jean-Michel Ferragatti prouve qu’il a bien fait de s’attaquer au scénario de cette série tant j’ai hâte de découvrir la suite des aventures des héros Centaur. On se retrouve au Tome deux !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.