Captain America #1
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Captain America #1

Bonjour, bonsoir Mesdames et Messieurs !

Me voilà ici, avec vous, pour un article particulier. Préparez-vous donc à ouvrir vos chakras et à fermer vos salières à double tour : nous allons revenir sur le fameux drame que fut le premier numéro de “Captain America – Steve Rogers” sorti chez Marvel le 25 mai dernier.

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Bien entendu, un petit point sur l’histoire, scénarisée par Nick Spencer, s’impose. Il est donc évident que ça va spoiler sévère et qu’il serait préférable pour vous d’avoir lu le dit comics pour comprendre de quoi je vais parler. Préparez donc la tisane et la musique d’ambiance (Ou du Rammstein si vous vous sentez d’humeur taquin(e)), on est parti !

Après les événements du récent crossover Marvel, “Pleasant Hill”, la Terre 616 (la Terre officielle où se déroulent les comics Marvel, hormis le feu Univers Ultimate) se retrouve avec deux Captain America.

Cap 1 1

En effet, Steve Rogers, qui avait pris un sacré coup de vieux lors des événements du crossover “Axis, se voit rajeunir grâce à un cube cosmique dénommé Kobik.

Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais sachez simplement deux choses qui seront utiles pour la suite:

Steve et Sam (L’actuel Captain America anciennement connu comme Falconou Le Faucon“) se mettent d’accord quant a la présence de deux Captain America simultanés (avec tout de même un changement de costume pour Steve).

-Le concept de “Pleasant Hill” consistait à offrir aux héros, comme aux vilains, un monde de paix fictif où chacun vivait une vie de rêve, sans haine ni violence, dans une petite ville du même nom que le crossover.

Jusque là, me direz vous, rien qui mériterait le scandale dont fut victime le comics. Oui mais alors, que trouve t-on vraiment dans ce numéro ?

Outre son statut de premier numéro d’une série censée durer, le coté esthétique, assuré par Jesus Saiz, ne nous offre rien d’extraordinaire. Nous avons ici affaire aux standards du style Marvel, c’est à dire des traits très nets et des silhouettes claires et réalistes. Aucune touche d’originalité donc, la série ne prend pas de risque graphiquement parlant, même si l’on peut noter le choix du noir et blanc rehaussé de touches de rouge pour les deux passage du numéro situés dans le passé, qui font étrangement penser à l’adaptation cinématographique de “Sin City“, de Frank Miller.

L’histoire, quant à elle, débute donc dans le passé, avec le dit rendu Sin Cityesque. On y voit un Steve de 1926, encore enfant, en train d’assister à une dispute violente entre ses parents, et cela en pleine rue. Une jeune femme finira par intervenir et protéger Steve et sa mère. La scène se termine sur cette dite jeune femme qui semble intriguée par le petit Steve.

Retour au présent, où Captain « Steve » America tente de déjouer une attaque terroriste de l’Hydra dans un train. On nous montre une rétrospective de la vie d’un de ces terroristes, Robbie Dean, qui, grosso modo, en à bien bavé. Enfance difficile, vol et recel, prison, tentative de réinsertion ratée, petite amie qui se font la malle à cause de la drogue… C’est suite à ça qu’il prit la décision de se sevrer et qu’il fit la rencontre d’un ancien camarade de prison, qui l’invita à une réunion en lui promettant que suite à celle ci, toute les réponses à ses problèmes seront données.

C’est ainsi qu’un jeune homme qui, enfant, tandis que ses parents se disputaient, rêvait devant la télé familiale à une vie meilleure, mit le pied dans ce que l’on connaît comme l’Hydra.Cap 1 3

 

Toute cette rétrospective ne sert à mon sens qu’à une chose : faire le parallèle avec la vie difficile de Steve lui même, dont on a pu apercevoir un morceau en début de numéro, mais aussi de nombreuses fois dans des comics précédents.

L’époque est différente et les facteurs également, mais là ou l’un a eu la chance de suivre un chemin qui l’a mené vers l’héroïsme, malgré une situation précaire, l’autre n’a pas eu cette chance et, de fil en aiguille, à fini par tomber dans une véritable secte, mais nous y venons.

Ce jeune Robbie accepte donc de venir à cette réunion et c’est là qu’apparaît Crâne Rouge dans ce numéro. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que son discours sonne très familier. Pour ceux qui l’ignoreraient, Crâne Rouge est l’un des plus anciens ennemi de Captain America. Durant la seconde guerre mondiale, il se battait aux coté de Hitler lui même, ce qui en fait un nazi affirmé.

Mais revenons à nos moutons (et je vous prie de croire que le terme est bien choisi). Tandis que le discours de Crâne Rouge débute, on voit grâce aux dessins que l’assemblée est composée de personne diverse et variées (même un policier d’après la première vignette), mais essentiellement de personnes lambda : des gens du quotidien, confrontés à la vie de tous les jours. Et le discours tenu par ce bon vieux Crâne Rouge insiste bien sur les peurs et les frustrations du peuple. Je cite donc ce qu’il dit avoir vu lors de son voyage en Europe, dans son pays d’origine :

« Rempli de réfugiés et d’immigrés qui souillent les terres avec leurs croyances et les crimes qui les accompagnent. Ces mêmes étrangers qui attaquent nos femmes et bombent nos villes. Et comment réagissent nos dirigeants ? Est-ce qu’ils les renvoient chez eux et renforcent nos frontières comme le serait leur devoir? Bien sûr que non, ils leur disent de prendre notre nourriture, nos abris, notre mode de vie et finalement nos vies elles-mêmes. Pathétique… »

Cap 1 2Je m’arrête là sous peine de vous infliger encore une dizaine de ligne de texte similaire. Je pense que vous avez compris l’idée. La suite glorifie les hommes prêts à se battre pour leurs droits. Il fait ensuite référence à la grande guerre contre l’oppresseur, pour protéger l’héritage et la culture. Vient ensuite le blâme des gouvernements, qui n’agissent pas. Il clame le pouvoir du peuple et leur dit que leurs croyances, leur terre, leur héritage, tout est assiégé et qu’il faut agir, sans oublier de jeter la pierre aux nantis, qui profitent de cette faiblesse pour s’enrichir sur le dos des plus démunis. Finalement, le discours se termine sur un appel à la révolution au nom d’Hydra.

Alors oui, il est vrai que les propos sont extrêmes. Mais pourtant, ne semblent-ils pas familier à l’oreille ? Bien sûr que oui ! Et c’est là que réside tout l’impact de ce numéro, qui va de pair avec la révélation de fin. On fait ici face à un Crâne Rouge qui tient des propos en totale adéquation avec bon nombre de discours que l’on peut entendre de plus en plus en ce moment. Entre les attentats et l’afflux de réfugiés aux quatre coins du monde, qui peut oser dire ne pas avoir entendu de tels extrêmes ?

En parlant ainsi, Crâne Rouge, connu comme un méchant nazi de l’univers Marvel, très souvent versé dans l’extrême, devient dans ce même numéro le simple reflet de notre société, et plus encore de nous, le peuple. On prend conscience que l’Hydra, tel que représenté ici, ça pourrait être chacun d’entre nous, poussé par l’espoir d’un lendemain lumineux.

Il est important de réaliser que Captain America a, de tout temps, été le symbole de l’Amérique. En ayant deux Captain America, on nous opppose deux visions de l’Amérique. Sam Wilson, qui défend, comme Steve avant lui, les valeurs d’une Amérique libre et sans frontières, d’un côté. Et de l’autre, ce nouveau Steve Rogers rajeuni, mais qui reste néanmoins le symbole vivant d’une Amérique de la grande guerre.

Captain America - Steve Rogers (2016-) 001-000

Et là où ces deux visions de l’Amérique rentrent en conflit, c’est à la révélation de fin de numéro, avec le désormais « Hail Hydra » prononcé par Steve.

La où beaucoup y ont vu un affront, j’y vois de la peur. La peur de cette Amérique qui pourrait devenir ce qui lui a toujours répugné.

Le propos est d’autant plus logique quand on considère qu’à la sortie de ce numéro, l’ombre d’un certain Donald Trump pèse sur les États-Unis. Un homme qui, pour ceux qui l’ignoreraient, tient des propos fort semblables à ceux de Crâne Rouge.

Et si un tel individu devenait le représentant du pays, n’apporterait-il pas ses idéaux ? Ce qui changerait, quoi qu’il advienne, l’Amérique, et par conséquent son symbole, Captain America.

Évidemment, nous sommes dans un comics, et même si je vous épargne tout les événements qui se déroulent entre la fin du discours et le dénouement (bien que certains soient très intéressants d’un point de vue purement scénaristique), on peut déjà émettre des hypothèses sur le pourquoi de ce revirement de situation :

  • Tout d’abord, je vous expliquais en début d’article le concept de Pleasant Hill, et il semblerait que le Baron Zemo (autre ennemi de Cap’ et nazi à ses heures perdues), dont le S.H.I.E.L.D vient de retrouver la trace, digérerait mal le fait de s’être fait manipuler de la sorte et souhaiterait se venger, avec l’aide d’un petit groupe, de ceux qui les ont fait rêver à une vie meilleure. On pourrait donc imaginer une autre branche de l’Hydra, différente de celle de Crâne Rouge (car les plus connaisseurs d’entre vous doivent le savoir, couper une tête à l’Hydra équivaut à en avoir beaucoup d’autres qui prennent le relais). Steve pourrait aider Zemo à accomplir cette vengeance, même si dans les faits on voit mal un boy-scout comme lui aider des criminels, quand bien même leurs raisons puissent être valable.
  • Une deuxième hypothèse pourrait être que Steve soit simplement transformé en un genre de Soldat de l’hiver version nazi. Un Soldat du Reich en somme. L’idée me semble d’autant plus plausible que les deux moments du numéro situés dans le passé semblent nous faire penser que des chose louches, en relation avec l’Hydra, se sont produites dans la vie de Steve, bien avant qu’ils ne devienne Captain America.

Les portes restent donc ouvertes, mais à n’en pas douter, une partie de la réponse se trouvera peut etre le mercredi 29 juin, jour de la sortie du numéro deux. D’ici là, portez-vous bien, et n’hésitez pas à dire ce que vous en pensez dans les commentaires !

Captain America - Steve Rogers (2016-) 001-031

One thought on “Captain America #1

  1. tres bien expliqué maki merci tu es doué et ce fut tres agreable de te lire milles merci a toi en esperant te lire de nouveau

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