Bloodstrike #01
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Bloodstrike #01

Rob Liefeld, le sale gosse du comics, est de retour avec Bloodstrike chez Image. Entre dialogues virils et grosses pétoires, on se croirait de retour en plein dans les années 90 ! Nous sommes de retour du passé futur, comme dirait le Doc’.[J’ai été marqué par le 21 octobre 2015]

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En 92, les superstars du comics de l’époque bossent chez Marvel et en ont marre d’être exploitées. Du coup, ils tirent leur révérence et fondent leur propre maison d’édition, Image Comics, et publient du super-héros à tout-va.

Parmi ces trublions se trouve le p’tit jeune, le beau gosse, Rob Liefeld, auréolé de sa gloire sur les Nouveaux Mutants, transformés en X-Force. Au sein de son propre studio, il va d’abord lancer Youngblood, suivi de près par la première série Bloodstrike. Cette série va suivre les aventures d’une équipe d’agents du gouvernement à super-pouvoirs qui découpent, tranchent et mutilent à qui-mieux-mieux. La série s’arrêtera au numéro 22.

2015. Rob Liefeld revient avec un nouveau Bloodstrike sur lequel il assure le scénario et les dessins. On peut dire qu’il a de la suite dans les idées.

Bloodstrike nouvelle formule commence par un clone de Deadpool (l’Operative Alpha) accroché par des chaînes à ses poignets et duquel il ne reste que le tronc. Pour se libérer, pas d’autre solution que de se ronger le bras ! Et là, ce n’est que le début. Il va ensuite être secouru par Cabbot Stone, le personnage principal de la série, sorte de Cable encore plus badass, qui va le régénérer. Tous deux vont partir à la recherche de l’appendice qui n’a pas pu être régénéré et pourrait condamner la planète ou la sauver : sa bite. Oui, oui. Vous avez bien lu. Quand je vous disais que Liefeld avait de la suite dans les idées.

Évidemment, tout ça n’est qu’un prétexte à des combats au sabre et des gunfights dans tous les sens, saupoudré d’un humour graveleux (la dernière page du premier numéro est mémorable). Et ça ne s’arrange pas dans le numéro deux que l’on pourrait sous-titrer “Les Aventuriers de la Bite Perdue“. Au point qu’on se demande comment tout ça va se terminer…

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Je vous parlais de Deadpool et Cable, parodiés/clonés dans Bloodstrike. Je tiens néanmoins à préciser, pour ceux qui l’ignorent, que Liefeld est le créateur de ces deux personnages et que le refus de Marvel de lui en accorder la propriété sont une des raisons de son départ de la Maison des Idées. Ce qui explique certainement pourquoi il les réutilise ad nauseam.

Côté dessin, qu’on l’aime ou pas, Liefeld assure le boulot avec de belles planches bien découpées, un trait fluide, des combats dynamiques. Son défaut principal de proportions improbables semble s’être atténué. La chose marrante à faire est de comparer ce comics de 2015 avec son équivalent des années 90. Quasiment rien n’a évolué dans le dessin et on reconnaît immédiatement son style. Après, tout est une question de goût.

Le problème de ce titre est justement qu’il est très connoté 90’s et que la seule évolution que l’on perçoit sur ces vingt années le séparant de la première série est… la vulgarité. Certes, teintée d’humour et de jeux de mots graveleux, mais ça ne va pas plus loin. L’intrigue principale est inexistante et loin d’être palpitante. On ne s’attache pas non plus aux personnages, car en plus de Deadpool et Cable, on retrouve des réinterprétations de Lobo et Midnighter (lui-même une resucée de Batman), et les interactions entre eux sonnent faux. À vouloir trop en faire, on finit par se perdre.

Malgré le (petit) côté nostalgie de la chose, Bloodstrike ne marquera pas un retour en fanfare de Rob Liefeld dans le paysage comixologique. Ça laisse même présager le pire pour le retour également annoncé de Brigade, autre titre Extreme studios lancé dans les années 90 avec le même allumé aux commandes.

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