Black Lightning – Saison 1
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Black Lightning – Saison 1

Bonjour et bienvenue à tous dans les Dossiers de GL ! Aujourd’hui, une review un peu plus particulière, car nous allons parler de la première saison de la série télévisée Black Lightning !

La série a été diffusée sur la chaîne CW entre le 16 janvier et le 17 avril dernier, mais ne fait pas officiellement partie du ArrowVerse. Et ça, déjà, c’est un bon début, parce qu’en sortant de cet univers, on sort aussi de leur format et de leur style. Adieu, donc, les séries nian-nian de 24 épisodes en standalone (pour rappel, et comme son nom l’indique, un épisode standalone est un épisode qui se suffit à lui-même et qui n’a pas besoin de préquel ou de suite directe pour être saisi dans son ensemble. Les séries policières sont un exemple classique de série en standalone : un épisode = une enquête). Ici, on a alors droit à une série de 13 épisodes qui se suivent de bout en bout, sans aparté et sans hors-série ! Pour ce qui est du côté nian-nian, on en a encore un peu ; mais c’est bien moins présent que dans les autres séries DC de la CW, qui présentent une embrouille, une amourette ou un sermon à chaque épisode ! Dans Black Lightning, hormis 3-4 sermons de papa/proviseur, et quelques histoires assez crédibles, le côté cul-cul/teenage est un peu abandonné.

Pour ce qui est de l’histoire, on passe à côté d’une énième série présentant une origin story d’un super-héros, découvrant ses pouvoirs peu à peu. Jefferson Pierce, alias Black Lightning, est un ancien super-héros ayant pris sa retraite neuf ans auparavant. Cependant, alors que la pègre et les gangs sont de plus en plus violents, que la police est de plus en plus corrompue et raciste, et qu’une nouvelle drogue dangereusement puissante apparaît, le héros décide de reprendre du service, aux côtés de son ami et père adoptif : Peter Gambi. Ce dernier est joué par James Remar, qui serait le seul acteur de la série que je qualifierais « d’assez célèbre » (les autres étant de parfaits inconnus ou n’ayant fait que de brèves apparitions par-ci, par-là).

Quoi qu’il en soit, on va tout de même en apprendre peu à peu sur le passé de Jefferson Pierce au fur et à mesure que les événements avancent. Et je trouve ça plutôt bien foutu. Les créateurs de la série ont réussi à trouver le moyen d’expliquer comment le personnage obtient ses pouvoirs, sans pour autant en faire le sujet principale de la série. Qui plus est, pour ceux qui seraient frustrés de ne pas avoir droit à des moments « découverte de super-pouvoirs », ils ont en ajoutés en faisant apparaître des pouvoirs sur d’autres personnages de la série (pour ceux qui connaissent l’histoire des comics, les deux autres personnages sont Thunder et Lightning).

Les épisodes s’entremêlent bien, avançant tranquillement mais sûrement, et présentant les nombreux personnages évoluant dans l’intrigue. À commencer par l’ennemi juré du héros : Tobias Whale, interprété par Marvin Jones III, dit Krondon. Fait plutôt intéressant, les créateurs de la série ont respecté la caractéristique principale du personnage : Tobias, comme Krondon, est un afro-américain albinos.

Dans l’ensemble, les acteurs jouent plutôt bien (il n’y a que Gregg Henry — l’interprète de Martin Proctor — que j’ai trouvé affreux, tant il surjoue chacune de ses scènes). D’ailleurs, le fait que l’acteur Gregg Henry ait déjà joué un autre personnage dans la série Supergirl me laisse espérer que Black Lightning ne rejoindra jamais le ArrowVerse. Sinon, les effets spéciaux sont plutôt bons (sans être exceptionnels, non plus, mais la CW nous a habitués à bien pire avec Flash, notamment). Enfin, les relations entre les différents personnages sont cohérentes et, surtout, leurs évolutions sont intuitives et ne sont pas forcées — ce qui est plutôt rare, ces derniers temps.

J’en profite pour faire une petite parenthèse sur ce souci récurrent, pour expliquer ce que j’entends par là. J’observe de plus en plus cela dans les différentes productions audiovisuelles récentes : pour faire avancer un problème scénaristique, les auteurs ont tendance à forcer l’évolution des relations entre les différents personnages. Ce qui donne, malheureusement, des situations qui forcent le spectateur à ressentir des émotions qu’il n’est pas censé ressentir (du fait que tout soit trop rapide pour être cohérent). Pour illustrer avec l’exemple le plus récent que j’ai vu, je parlerai rapidement de Black Panther : durant le film, W’Baki — qui est présenté comme le meilleur ami de T’Challa — va demander à ce dernier de lui ramener Ulysses Klaue. Le Roi est, cependant, dans l’incapacité de tenir sa promesse car Killmonger aide le mercenaire à s’enfuir. En rentrant au Wakanda, W’Baki demande à T’Challa s’il a réussi à capturer Klaue et, devant « l’échec » de son meilleur ami, il va salement l’insulter, ne plus lui parler, et le trahir jusqu’à carrément vouloir sa mort. Dans aucun univers réaliste il n’est cohérent de réagir avec ce niveau de ressentiment face à son meilleur ami pour une simple bourde aussi bénigne. Enfin, j’y reviendrai peut-être dans un Dossier.

Bref, revenons-en à ce qui nous intéresse vraiment ici : la série Black Lightning. Les treize épisodes se suivent vraiment très bien, et on sent que la série a été écrite en amont, et non au fur et à mesure des tournages. Cela donne un tout cohérent et une évolution bien rythmée. Qui plus est, la fin appelle une suite. Et je trouve ça franchement intéressant : contrairement aux nombreuses séries qui tuent leurs antagonistes principaux beaucoup trop tôt, Black Lightning ne l’affronte pas vraiment, au profit d’un autre antagoniste moins important. Cela permet ainsi de garder sous le coude le méchant principal, tout en mettant quand même fin aux soucis causés dans cette première saison.

Quelques réserves cependant sur le costume du héros, qui fait un peu « plastique et néon », même si on finit par s’y faire petit à petit. Quelques petits soucis, aussi, sur certains effets un peu ratés, notamment les « coups de poings électriques » que donnent Black Lightning.

En outre, la série essaie un peu plus de parler des problèmes de sociétés actuels ; principalement des violences policières et de racisme. On a d’ailleurs droit à quelques dialogues intéressants sur le sujets (je pense notamment au sermon que fait Jefferson à sa fille aînée en lui disant qu’il suffit d’un seul policier préférant observer sa couleur de peau à son humanité pour lui tirer dessus). Cependant, cela finit parfois malheureusement par devenir une sorte de parodie : notamment, le personnage de Martin Proctor, un blanc raciste, avec un peu d’embonpoint, qui n’arrête pas de hurler et qui répète plusieurs fois « I want to make America great again ! ».

Donc, si vous avez un peu de temps et que vous aimez les séries, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’oeil à Black Lightning et à vous faire votre propre avis. De mon côté, sans être totalement impatient, j’attends tout de même de voir ce que va donner la saison 2.

Sur ce, à dans deux semaines pour une nouvelle review !


  • Titre : Black Lightning – Saison 1
  • Épisodes : 13
  • Chaîne d’origine : CW (2018)
  • Distribution : Warner Bros
  • Langue : Anglais

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2 thoughts on “Black Lightning – Saison 1

  1. La chronique est intéressant, même si je ne suis pas d’accord. J’ai tenté la série et, outre l’aspect “cheap” du costume évoqué par GL, c’est surtout l’hyper-argumentation moralisatrice qui plombe le scénario. Je suis d’accord avec le message, mais à trop le marteler, de façon maladroite la plupart du temps, il perd de son impact.
    La caractérisation des personnages est également à revoir, quasiment tous les personnages principaux étant une caricature : Pierce en “Black Jesus”, Proctor, évoqué par GL, mais également Whale, l’albinos qui doit se faire accepter, la fille ainée, lesbienne, de Pierce, etc… On a l’impression que les scénaristes ont fait une liste de tous les poncifs à mettre à l’écran et ont aligné ça du mieux qu’ils peuvent.
    En conclusion : je trouve que la série n’est pas en phase avec son époque. Pas assez de zones grises dans la caractérisation des personnages, des acteurs au jeu un peu suranné, des effets spéciaux dignes des années 90. Pour tout dire, je ne suis pas allé plus loin que l’épisode 5 tellement je n’en pouvais plus.
    Après, ce n’est que mon humble avis…

    1. Je dois t’avouer que pendant les premiers épisodes, je pensais comme toi ; mais passé un certain nombre d’épisodes, ils montrent tous une part un peu plus sombre (même si c’est pas non plus hyper important : les gentils restent gentils et les méchants restent méchants). Et leurs stéréotypes s’en vont un peu : l’albinisme et l’homosexualité, on en parle plus du tout, et Jefferson montre un peu plus d’égoîsme qu’au début (ce qui n’est pas plus mal) !

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