Batman – White Knight
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Batman – White Knight

Bonjour et bienvenue à tous dans les Dossiers de GL ! Aujourd’hui, review VO ! Et pas n’importe laquelle : Batman White Knight chapitre 1 !

Pour ceux qui seraient passé à côté de l’information, le dessinateur Sean Gordon Murphy a décidé de revisiter le mythe de Batman et du Joker en écrivant une histoire en huit parties, où leurs rôles sont inversés. Bon, après la lecture du premier chapitre, il s’avère que c’est bien plus compliqué que ça, mais le gros du pitch est là.

Tout commence lorsque le Joker — qui se fait à présent appeler « Monsieur Napier » — arrive à Arkham, pour rencontrer un Batman menaçant et enchaîné dans l’asile, afin de lui demander son aide. Puis, flash-back : un an plus tôt. Et là, je bloque un peu. Je n’arrive pas trop à savoir si c’est une bonne chose ou une mauvaise chose, mais cette courte intro de trois pages laisse entendre que l’histoire sera coupée en deux parties : une où l’on voit la chute du Chevalier Noir (Wayne) et la montée du Chevalier Blanc (Napier) ; et une deuxième où l’on verra la suite de cette introduction, dans laquelle Batman aidera l’ex-Joker.

Dans la suite du chapitre (que je ne vous spoilerai qu’à moitié), on voit dans un premier temps, une course-poursuite entre Batman et le Joker. Batman — muet comme une carpe malgré les conseils de Batgirl — fonce à travers la ville, en faisant n’importe quoi, afin d’arrêter le Clown. Alors que ce dernier finit par se rendre, il propose de prouver sa bonne foi en présentant des pilules censées le guérir de sa folie. Mais Batman, dans un accès de fureur, le force à avaler toutes les pilules d’un coup, et l’empêche de respirer jusqu’à l’évanouissement. Personne parmi Batgirl, Nightwing, Gordon, Bullock ou tous les membres du GCPD présents sur la scène ne l’en empêchent. Mais dans l’ombre, quelqu’un filme la scène.

Arrêtons-nous là pour l’instant. Cette scène est assez gênante. Et c’est une bonne chose, puisque c’est sans aucun doute le but même de celle-ci. Mais il s’avère que je n’étais pas bien en lisant cette partie du chapitre. Des scènes où Batman tabasse le Joker de manière, il y en a eu (ne serait-ce que dans l’excellent Silence de Loeb et Lee, illustré ici). Mais jamais de manière à me faire ressentir une gêne. Là, Batman est bien trop violent, et ce, sans grande raison. Et c’est troublant de voir Batman devenir complètement fou.

Bref, après ça, on nous explique les raisons de la folie passagère de Bruce Wayne, mais on nous montre surtout le changement politique qui tourne autour Batman : la presse et la population commencent à questionner les agissements de Batman, et la responsabilité du GCPD face à ça. Les avis sont mitigés mais quelque chose risque de faire basculer les soutiens du GCPD : le Joker est guéri, et il compte porter plainte contre Batman et le GCPD. Lorsque Leslie Thompkins apprend au Maire et à Gordon que les pilules l’ont guéri de sa folie et l’ont rendu très intelligent, le commissaire décide d’avoir une conversation avec « Napier ». Cependant, le dialogue tourne vite à l’avantage de l’ancien Joker, qui ordonne au GCPD d’arrêter Batman ; sans quoi il portera plainte contre eux pour plusieurs crimes, dont complicité de meurtre. Pour rembourser sa dette envers Gotham, Napier décide de devenir le Chevalier Blanc de Gotham.

L’histoire est jusque-là très intéressante, mais le plus marquant, c’est toute la trame de fond politique que met en avant Sean Gordon Murphy, avec une attaque directe contre les violences policières, mais aussi contre les Social Justice Warriors, comme Batman. Pour rappel, les Social Justice Warriors sont des individus se battant pour des causes progressistes (dans le cas du Chevalier Noir, il s’agirait de la justice pour tous, tout simplement), mais dans un but totalement personnel et égoïste ; défendant alors ladite cause uniquement pour leur propre intérêt et leur gloire personnelle. Et même si ça a déjà été introduit plusieurs fois depuis sa création, je trouve très passionnant l’idée de présenter Batman comme un personnage ne cherchant la justice que pour sa gloire et son bien-être. Et c’est d’autant plus remarquable que toute la polémique commence lorsqu’il s’en prend au Joker. Comprenez bien, en règle générale, lorsque le Joker est arrêté, tout le monde en veut à Batman de ne l’avoir qu’arrêté; car il va de nouveau s’évader et recommencer à tuer des gens, etc… Mais là, les habitants de Gotham (pas tous, mais beaucoup) prennent position contre la Police et Batman, en faveur du Joker. À force de montrer trop de violence sans raison, on en viendrait presque à ne plus voir d’un bon œil la « justice », même lors de l’arrestation des pires ordures possibles ; le trop grand nombre de bavures finissant par faire douter l’opinion publique même lorsque l’action semble justifiée (bien que l’arrestation du Joker semble plus que justifiée, on finit tout de même par se questionner).

Sinon, pour ce qui est des dessins, ai-je vraiment besoin de revenir dessus ? Sean Gordon Murphy reste impeccable à ce niveau-là. Comme en témoigne cette chambre parfaite pour tout fan hardcore du Chevalier Noir !

Sur ce, c’est terminé, je vous dis à dans deux semaines pour une nouvelle review ! En espérant que beaucoup d’entre vous ait pu voir Sean Murphy au festival Quai des Bulles de Saint-Malo, le week-end dernier !

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