Batman & Harley Quinn
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Batman & Harley Quinn

Chroniques Comics.

Notre avis, leurs comics.

En l’occurence, notre devise, avec l’accent sur le « notre », ne saurait être plus vraie que pour ce nouveau film de Warner Bros Animation : Batman & Harley Quinn.

Il se trouve que, sans se concerter, justes après l’avoir visionné, deux de nos chroniqueurs, Maki et Cyrille, se sont attelés à la tâche pour vous présenter une review traduisant leurs impressions. Et il se trouve que leurs avis ne sont pas vraiment les mêmes…

C’est dimanche, honneur à Maki.

Je me souviens encore de ces dimanches matin sur France 3, où je regardais F3X : Le choc des héros. X-Men, La Ligue Des Justiciers, Teen Titans, Batman

De nombreux dessins animés sur Batman on vu le jour depuis plusieurs années, certains bien moins qualitatifs que d’autre. Mais celui auquel je pense et qui, à n’en pas douter, vous parlerait le plus, c’est tout simplement « Batman: La série animée » de Bruce Timm et Paul Dini.

Cette bande son, ce générique et cette ambiance nocturne…

Il n’y a rien de tout cela dans Batman et Harley Quinn. Seul le design général reste similaire. Dès les première images, les souvenirs remontent et le charme opère toujours. C’est beau.

Pourtant, bien vite, quelque chose diffère. L’aura d’origine laisse place à des dialogues bien plus adultes et DC Comics reste ici bien fidèle à ses ambitions des derniers films animés.

Dans les faits, pourtant, il plane comme un sentiment d’irréel, en écoutant ces personnages que l’on regardait il y a plusieurs années parler de sujets jusque-là inabordables.

Allusions sexuelles appuyées, jeux de mots douteux, gros plan fessiers et humour absurde forment, une fois mélangés, ce film.

Il est vrai que le choc peut être rude, pour peu que l’on n’y soit pas préparé, mais une fois le cap franchi, nous avons clairement devant nous le meilleur des films animés DC Comics à mes yeux.

Oui, j’ose le dire.

J’ai énormément ri tout du long, mais la magie opère aussi dans les moments où l’humour laisse place aux émotions. On réussit à être touchés par certaines scènes et le film parvient à ne pas tomber simplement dans l’enchaînement bête de gags.

L’histoire globale, sans casser trois pattes à un Howard, reste malgré tout très divertissante et les personnages sont globalement réussis (mention spéciale à Harley et Ivy, qui auraient pu porter le film sans Batman).

Mon unique bémol serait donc la présence de Batman et Nightwing qui, certes, apportent une petite touche vraiment agréable et comique, mais loin d’être nécessaire.

Le film prouve qu’Harley est capable, à elle seule, de porter un film, tant et si bien que, souvent, elle vole la vedette au duo dynamique.

Ce n’est évidemment pas grave dans les faits, mais cela mérite d’être noté.

Je ne peux finalement que conseiller le film, qui apporte un petit vent de fraîcheur dans les films d’animations DC Comics, qui avaient tendance à s’essouffler ces derniers temps. Déjà disponible en France en DVD, pour moins de dix euros, il serait bien dommage de s’en priver !

Vous l’avez donc compris, notre Maki dominical a vraiment aimé ce film. Cyrille s’invite donc dans la Maki-ne à écrire pour vous livrer son avis.

Après l’adaptation calamiteuse de The Killing Joke en DTV animé, l’annonce d’un nouveau forfait commis par Warner Bros Animation n’était pas faite pour m’enchanter. Qui plus est, avec un titre comme Batman & Harley Quinn, j’en avais les genoux qui tremblaient. Alors, pure spéculation mercantile due à la popularité de la psychiatre la plus tarée du DCU, ou coup de génie ?

Si le pré-générique est classique pour un anime de Batman, le générique m’a fait baver, mais alors baver… On est dans un délire psychédélique au trait déformé dans une pure ambiance « Batman ‘66 ». Musique incluse. Et là, je me suis dit « si tout le film est de cet acabit, on va assister à un bon gros délire qui va le ranger direct dans la catégorie culte ».

Bon. Le générique est génial et on a bien quelques petites onomatopées qui font Boom et Clang en surimpression sur l’écran. Et c’est tout pour le délire visuel… Youpi, comme dirait mon pote Droopy.

Concentrons-nous sur les personnages, en s’intéressant tout d’abord à Batman. Fidèle à lui-même, il tire la tronche et nous fait du Batman sombre et infaillible. Pas grand-chose à dire hormis le fait qu’il agit parfois comme un père autoritaire qui réprimande sa fi-fille turbulente et a gaulé son fils au lit avec une fille.

Son fils ? Ben oui, Nightwing. On lui donne carrément le rôle d’un ado encore en pleine formation par son mentor Batman. D’ailleurs, même physiquement, il est dessiné beaucoup plus petit que Batman. Au final, son rôle est fade et il sert plutôt de faire-valoir aux deux autres. Ça se confirme dans la scène de bagarre contre Harley Quinn, où non-seulement elle est au niveau contre lui, mais où elle gagne. Par la ruse, certes, mais quand même.

Les vilains, maintenant. Jason Woodrue (un sous-Swamp Thing) et Poison Ivy ont des motivations un peu trop caricaturales, mais bon, vilain de dessin animé oblige, ça passerait presque. Leurs actions sont justifiées par un pseudo-alibi écolo, en trame sous-jacente de l’histoire, qui ne vole pas haut. D’ailleurs les références à Swamp Thing auraient pu faire basculer l’histoire vers un petit côté Vertigo qui n’a pas été utilisé. Il faudrait voir à ne pas faire fonctionner les neurones du spectateur, non plus !

Ce qui nous amène à Harley Quinn/Dr Harleen Quinzel. Le bon point ? Elle n’a pas un short au ras du bonbon et les seins à l’air, mais son costume classique à pompons. Pour le reste ? Elle est hyper sexualisée, tant dans son comportement avec Nighwing qui, je cite se « tape une super-vilaine », que dans la façon dont elle est dessinée et animée. Entre tortillage du cul, poses lascives et ballottage de nichons, ce n’est plus un dessin animé mais un clip de rap ! C’est une vraie chaudasse qui se jette sur Nightwing comme dans un mauvais Marc Dorcel. Tout ça pour certainement titiller la libido du geek, plus que pour les gosses.

Eh oui, vous l’aurez compris, cet anime n’est pas pour les enfants. Ni pour les adultes, d’ailleurs, qui ne retrouveront pas leurs héros de papier (ou de films live) et ne sont pas les meilleurs clients pour un humour sexo-caca-prout. Je pense à la scène d’anthologie où Harley pète dans la Batmobile et où Batman commente « Pas mal ». Surréaliste !

Allez, j’ai quand même bien aimé la vanne qu’elle lance en insinuant que tout le monde pense que Batman et Robin sont gays.

Vous l’aurez compris, j’ai décidé de ne pas être indulgent envers ce DTV qui n’arrive pas à trouver sa place entre le sérieux de Batman et le portnawac qui prend le pas dès qu’Harley Quinn entre en scène. Je le redis, il aurait fallu traiter l’intégralité du métrage comme son générique de début, et là, tout se mettait en place sans aucune anicroche, blagues scato et poses sexy incluses.

Au final, ça donne quoi ? Un DTV qui ne se prend pas [trop] la tête et qui est formaté pour les fans d’Harley Quinn. C’est con, certes, mais c’est écrit par Bruce Timm. Étonnant, non ?

Un seul film, deux voix, deux avis. À vous de voir ce que vous en pensez et à nous faire votre retour.

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