Bad Blood
4 mins read

Bad Blood

BAD BLOOD C1 C4Dos.inddBon sang ne saurait mentir. Mais lorsqu’on se penche sur Bad Blood, on se dit que, finalement, l’adage pourrait s’avérer faux. C’est une nouvelle histoire de vampire qui s’ouvre à nous, loin du traitement habituel du sujet.

Et inhabituel, Trick, le héros de Bad Blood l’est assurément. Étudiant atteint d’une leucémie, il passe de phases de rémission en phases de rechute. Fatigué de se battre, il attend la mort. Jusqu’au jour où un vampire a la mauvaise idée de se jeter sur lui pour se repaître. Loin de se taper un croque Mc Blood, l’hématophage se retrouve empoisonné par le sang de sa proie. De rage et de dépit, il décide de se venger sur les connaissances de ce poison ambulant et massacre Kyle, son meilleur ami.

D’avoir frôlé la mort, Trick ressent un sursaut de vitalité et décide de retrouver ce vampire. Dans sa quête, il s’associera avec Lolly, aspirante vampire, pour prendre sa revanche. Mais la demoiselle n’est pas une oie blanche et face aux suceurs de sang elle s’avèrera être un atout.

6601dExit le vampire classouille et sexy d’Entretien avec un Vampire. Dans Bad Blood, on a plutôt affaire à la bête assoiffée de sang de 30 jours de nuit, qui chasse en meute et dévore ses proies. L’approche de Jonathan Maberry, même si elle n’est pas originale sur le concept, l’est quant à son héros. En effet, choisir un étudiant atteint d’un cancer du sang pour affronter des vampires, il fallait y penser ! Autre atout majeur de ce volume, c’est l’enquête menée par Trick et Lolly dans le milieu du “vampirisme”. A voir nos deux héros traîner dans tous les clubs et lieux de rendez-vous des aspirants suceurs de sang, on n’arrive pas à savoir si c’est de l’invention ou le résultat d’une documentation approfondie. Personnellement, je pencherais pour la deuxième solution, même si elle fait froid dans le dos.

Pour illustrer ce récit complet, Tyler Crook s’avère être un choix parfait. Une fois de plus, il excelle dans la description d’un récit fantastiques, faisant la part belle à des “monstres”. Son design du vampire, entre l’humain et le faciès de chauve-souris, apporte une touche d’innovation à un bestiaire déjà fourni.

badblood5Avec des scènes d’action colorées [de rouge, forcément] et bouillonnantes, son trait est également poignant lors des scènes plus figées. Notamment celles d’introduction qui voient Trick et Kyle, faire face à la leucémie. Elles ne donnent pas le ton de l’album, mais sont une belle vitrine du talent de ses auteurs.

Sur un postulat totalement inédit, le scénariste tout autant que le dessinateur arrivent à dépoussiérer un récit qui aurait pu être traité de manière beaucoup plus classique. Réflexion sur l’humanisme, la maladie et les choix de vie tout autant que récit horrifique, Bad Blood arrive à convaincre en quelques pages. Jamais dérangeant ni sombrant dans le voyeurisme vis à vis de la maladie de Trick, ce n’est pas un manuel de survie, mais plutôt un appel à mordre la vie à pleines dents.*

* Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher…

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.