Archie #1
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Archie #1

Archie, l’adolescent préféré de l’Amérique… mais pas de la France où il est quasiment inconnu. Un mois après le reboot [mot à la mode] de la série principale, penchons-nous sur ce phénomène purement U.S.

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Pour commencer, Archie n’est plus un petit jeunot, mais un adolescent qui porte bien ses soixante-quatorze ans, vu qu’il est apparu pour la première fois en 1941 dans Pep Comics N°22. Ce qui le rend presque aussi vieux que Superman et Batman! L’évolution du personnage, pendant toutes ces années, n’a pas été des plus flagrantes et on se retrouvait avec des historiettes un peu datées, même s’il s’est déjà frotté à un Predator. Cette remise à plat me semblait donc nécessaire.

 

Autre souci, les personnages secondaires sont légion dans Archie et malgré leurs traits de caractère très [trop?] manichéens ils font partie des éléments immuables de la franchise. On trouve parmi eux, la petite amie (Betty), la rivale (Veronica), le meilleur copain (Jugghead), le geek (Dilton), etc, etc. Pour peu que vous vous intéressiez à l’histoire des comics, ces noms doivent vous parler sans faire forcément “tilt” dans votre cerveau. Pas de panique [comme disait Douglas Adams], et vive le reboot!

 

La nouvelle série est prise en mains par Mark Waid à l’écriture et Fiona Staples aux dessins. Autant dire qu’on s’embarque avec un sacré duo!

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Côté scénario, c’est très simple, c’est Waid, donc c’est bien. Comment, ça ne suffit pas? O.K.

 

Ça démarre fort ! Et on peut même dire que c’est un choc pour les fans, Archie et Betty ont rompu ! c’est fini ! Suite à l’accident de rouge a lèvre le couple le plus glam du lycée de Riverdale n’est plus ! Et bien entendu ça nourri tous les potins ! Tellement que certains se sont mis en tête de rabibocher nos deux tourtereaux !

Pour tenir la barre tout au long de notre lecture Waid a opté pour un parti-pris assez surprenant : briser le quatrième mur. Archie s’adresse donc au lecteur en lui racontant sa vie, ses amis, ses amours, ses emmerdes. L’auteur pousse même le vice dans la dernière page de demander aux lecteurs, par le biais d’Archie, à donner leur avis sur le numéro par Facebook ou twitter. Il ne manque que les blagues graveleuses pour se retrouver dans un numéro de Deadpool. Bon, pas que.

 

Des le début, le titre apporte un vent de fraîcheur ! Fini le petit rouquin rondouillard, place à un Archie plutôt cool et beau gosse, au look tendance ! On retrouve bien vite une impression de série télé des années 90, du genre Parker Lewis ne Perd Jamais, Sauvés par le Gong, etc.. ! Il ne manque en fond qu’une B.O pop-rock et on pourrait s’y croire !

 

Pour la partie graphique, Staples a pris l’option d’un trait épuré, avec un encrage minimaliste, mais une mise en couleurs vivante et claire, qui donne au titre un aspect intemporel. Comme expliqué ci-dessus, à l’inverse des incarnations précédentes, Archie et sa bande perdent leur représentation caricaturale et je dois avouer que Betty et Veronica sont canon. Mais je m’égare… Vous l’aurez donc compris, je suis conquis par le dessin. Autre bonus, la profusion de couvertures alternatives : pas moins de trente pour le premier numéro! Preuve de l’engouement des artistes pour cette série.

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Parce que dans Archie, pas de combats, de morts ou de collants moulants. On suit la vie d’un ado et de ses potes comme dans tout bon teen movie (Can’t buy me loveLa folle journée de Ferris BuellerGrease ou Footloose). Il y a du lycée, de la romance, des ruptures, de la musique, tout ce qui fait la vie d’un ado, quoi. L’action n’avance pas trop vite, ce qui permet à Waid d’introduire justement cette flopée de personnages secondaires et de définir leurs caractéristiques, ce qui évite au nouveau lecteur de se retrouver perdu. Et le pire, c’est que c’est sacrément bien tourné, on ne s’ennuie pas et on en redemande.

 

En bonus, en plus de toutes les couvertures alternatives, le comics nous offre une histoire “classique” d’Archie. Par exemple, pour le numéro un on a sa première apparition. Et il faut bien reconnaître que je préfère la version 2015.

 

Archie est donc une série à découvrir, dépoussiérée de ses 74 ans d’existence par une équipe créative de talent. S’il y a un moment pour se lancer dans la découverte de ce monument du comics américain, c’est maintenant. Et si la V.O vous rebute, on peut toujours espérer qu’un éditeur ait le courage de tenter cette série en France, car elle mérite le détour.

 

 

 

 

 

 

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