100 Milliards d’Immortels
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100 Milliards d’Immortels

913c363fb9f2fbe0b8f66921d1e252C’est encore une fois par le biais du financement participatif que j’ai découvert un comic, une production Française, 100 Milliards d’Immortels. Toujours un pari, j’ai reçu les numéros un et deux assez rapidement, preuve du sérieux du projet [est-ce que je viserais quelqu’un?].

Imaginez que la mort n’existe plus. Et qu’en plus d’être immortels, les habitants de la Terre depuis le début de l’humanité reviennent dans un état de décomposition plus ou moins avancé, voire sous forme d'”auras”. La [sur]population se divise alors en trois castes :

– les concrets, êtres humains de chair et de sang

– les semi-concrets, dont le corps en voie de décomposition est affublé de prothèses cybernétiques

– les abstraits, des auras enfermées dans des corps robotiques

Dans ce monde futuriste, la série suit les aventures de Holt Lahtam, récupérateur d’auras au rabais empêtré dans une affaire qui le dépasse.

Stéphane De Caneva est l’homme-orchestre en charge de cette série, à la fois scénariste, dessinateur et porteur du projet.

sans-titreConcernant le dessin, il nous livre de très belles planches en noir et blanc. Son trait est assuré et possède une touche personnelle qui permet de délivrer un univers futuriste cohérent visuellement. Noir et blanc oblige, il y a beaucoup de jeux d’ombres qui donnent à la série un ton “noir” qui, si vous suivez nos chroniques, me plaît tout particulièrement. L’héritage pulp’s dont De Caneva se revendique est vraiment palpable. L’imagerie rétro-futuriste qui en découle est certainement due à ce contraste entre le genre pulp’s, que l’on associe aux années 30/40, et le fait que le récit se déroule dans le futur. Quoi qu’il en soit, le décor et le design des personnages sont vraiment réussis et flattent l’œil. Pour ne rien gâcher, un soin particulier a été apporté aux fascicules, imprimés sur du papier de très bonne qualité.

sans-titre3À la lecture de l’histoire, on reste dans la même dynamique : noir c’est noir. Le personnage de Lahtam est l’archétype du “privé” comme on se l’imagine, en costard noir et chemise blanche, se faisant souvent casser la gueule la gueule lors de ses enquêtes et toujours dans la dèche. Pour l’aider, il a même une jolie assistante. C’est con, mais même si c’est un pur stéréotype, j’accroche toujours à ces personnages de losers pugnaces, s’accrochant à leurs affaires comme la gale aux oreilles d’un chien. Heureusement, tout n’est pas sombre et des rebondissements et touches d’humour viennent rythmer le récit. Je dois avouer que j’ai aimé le suicidaire en série qui n’arrive pas à mourir !

81dbdb7da97bc41109d908be6091fbLes personnages secondaires sont eux aussi tirés du “catalogue du roman noir”. L’assistante dont j’ai parlé est jolie, efficace et plus forte qu’elle ne le laisse paraître. La cliente est une femme fatale au corps pouvant se faire damner un saint, et le chef de gang a des motivations pas si égoïstes que ça au final. L’auteur assume d’ailleurs ces emprunts lors d’un des dialogues. Mais comme dans tout bon polar, c’est le mystère entourant les personnages et la résolution de l’énigme qui importent.

En deux petits livrets de 22 pages chacun, 100 Milliards d’immortels a réussi à m’accrocher et à me faire également participer à la nouvelle campagne visant à produire la suite, à savoir les numéros 3 et 4. Allez, petit bémol, je vais devoir contribuer aux fascicules pour avoir une collection homogène alors qu’une édition intégrale est proposée. Si vous aimez le polar, le noir et blanc, et tout simplement la bonne B.D, n’hésitez pas et prenez l’intégrale.

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